Elodie Jonquoy
Chronique : « L'empaleur des Carpates » de Benoît le Gall
Dernière mise à jour : 30 juil. 2021
C'est la première fois que je lis un thriller dans lequel il est accordé autant d'importance au décor ! Une enquête aux allures de road-trip aussi dépaysante que prenante !
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• Thriller • 228 pages • LAEL éditions • Public averti • Ebook et broché •

Ma note : 7.16/10
Intrigue : 7.5/10
Style : 7/10
Immersion : 7/10
Synopsis :
Bruno Kegs, jeune flic exerçant au commissariat de Caen, est envoyé sur une scène de crime où les corps de cinq adolescents sont empalés. Vision surréaliste, cauchemar devenu réalité, cet évènement exceptionnel n'est pourtant pas isolé.Quelques semaines auparavant, trois autres jeunes ont péri dans les mêmes circonstances, en Roumanie. Commence alors une enquête conjointe entre les deux pays. Bruno sillonnera la Transylvanie en compagnie de son homologue Cătălin. Tous deux vont tenter de percer le mystère planant autour de ces terribles abominations.
En Bref :
Nous suivons la progression de Bruno, accompagné de son homologue Cătălin, dans la résolution d'une enquête pour le moins inhabituelle.
Le corps de cinq adolescents en France et de trois autres en Roumanie, retrouvés empalés sur des pieux, ont contraint les autorités des deux pays à mettre leurs compétences en commun afin de débusquer l'auteur de ces meurtres qu'un seul fait lie : la possession de la première édition de Dracula par les huit adolescents.
À propos de l'auteur :
C'est par hasard que Benoît le Gall s'essaye à l'écriture, alors qu'il est en pleine recherche d'emploi au terme de ses études. Poussé par sa mère, il persévère et se découvre une réelle passion. Engagé, il est désormais auteur de 8 romans (dont une trilogie) et s'est formé au métier de biographe.
« J’aime croire que toutes personnes qui apprécient mes livres savent que derrière l’histoire, il y a aussi une leçon apprise !»
Retrouvez l'actualité de Benoît sur son site : https://www.lael-editions.com/auteurs/benoit-le-gall
Mon avis :
J’ai largement profité des paysages dépeints par la plume maîtrisée de l’auteur, autant que de l’enquête atypique qu’il met en scène.
J’ai eu peur, à certains moments, que l’un prenne le pas sur l’autre, mais à chaque fois, Benoît a su basculer au bon moment, liant parfaitement les deux axes phares se son roman. À tel point que l’on ne pourrait envisager l’un sans l’autre !
C’est une belle intrigue, dont le rythme va crescendo, dans laquelle on ne s’ennuie jamais, tantôt happés par des descriptions de paysages, de coutumes, ou de nourriture, tantôt concentrés sur les éléments de l’enquête que nous tenons à élucider, nous aussi.
J’ai également relevé que l’auteur voulait faire passer un message de cohésion entre la France et la Roumanie, un pays qui, visiblement, l’a profondément marqué (et on comprend aisément pourquoi au travers de ses lignes !)
Le tout se lit facilement, avec entrain, alors que l’on profite des liens d’amitié qui se créent entre les deux policiers.
La chute est intéressante, bien menée et bien trouvée, de quoi passer un bon moment avec cette lecture !
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Un extrait, pour votre plaisir :
Vitre ouverte, le conducteur nous insulte avec véhémence, mais Cătălin n’en a que
faire. Il se contente de lui brandir son insigne sous le nez, l’abandonnant à son triste sort.
—Pas le temps de discuter, me dit-il, l’air énervé.
Plus loin, le véhicule que nous pourchassons a disparu du radar. Pourtant, la portion sinueuse a pris fin, mais ces quelques minutes ont suffi à perdre sa trace. Cătălin est obligé de ralentir, comprenant que notre cible a quitté la route principale. Nos regards parcourent la moindre rue, le moindre chemin croisant notre axe. Sur cette route qui longe la rivière, plusieurs voitures sont garées dans la pelouse, le coffre ouvert. Même à travers les vitres, je reconnais le style de musique entendu chez Liviu. Les gens ont installé ces mêmes tonneaux au-dessus de la neige pour faire leur barbecue. «C’est incroyable, me dis-je, quel que soit l’endroit ou
le moment, tout est bon pour faire un grătar. C’est une véritable institution!»
Nous poursuivons nos observations sur les deux prochains kilomètres, sans plus de succès. Aucune trace du pick-up.
—On l’a perdu, dis-je, frustré.
En colère, Cătălin frappe le volant de sa paume.
—Impossible de retrouver la trace d’un véhicule aussi banal que celui-ci, enrage-t-il.
—Et l’immatriculation?
—Tu as raison! J’appelle Marius, un collègue du service immatriculations. Peut-être que nous n’aurons aucun regret à avoir, me glisse-t-il en attendant d’avoir son interlocuteur.
Trois sonneries s’écoulent avant qu’il ne décroche.
—Salut Marius. J’ai une immatriculation à vérifier immédiatement s’il te plaît.
—Vas-y, je t’écoute.
—B 63 HVI. C’est un pick-up Dacia de couleur blanche.
—Ok. Tu patientes?
Quelques minutes d’attente et la réponse arrive enfin.
—On l’avait.